À Nairobi, ce jeudi 16 octobre, l’hommage rendu à Raila Odinga, opposant historique kényan décédé la veille en Inde, a viré au chaos. Des dizaines de milliers de personnes ont évacué en quelques minutes le stade de Kasarani, pris de panique suite à des tirs des forces de sécurité.
Tout au long de la journée, d’immenses foules ont accompagné le rapatriement de la dépouille de « Baba » (« papa » en swahili), son surnom affectueux, submergent un dispositif policier mal adapté. Le cercueil, drapé d’un drapeau kényan, était initialement destiné au Parlement. Mais la marée humaine entourant le cortège a contraint les autorités à le dévier vers le stade de Kasarani, provoquant d’importants embouteillages.
Les chaînes de télévision ont diffusé des images saisissantes : de jeunes hommes investissant le terrain de football sous le regard impassible des militaires, courant sur la pelouse ou y exécutant des saltos. Cependant, lorsque les gradins et les terrains se sont remplis à ras bord, les forces de l’ordre ont perdu le contrôle.
Des coups de feu et des grenades lacrymogènes ont vidé les lieux en un rien de temps. La police, déjà très impopulaire au Kenya pour ses violences excessives contre la population, sort une nouvelle fois ternie de cet incident.
Le président William Ruto a proclamé sept jours de deuil national en mémoire de Raila Odinga. Pour rappel, cette icône de la politique kényane, active depuis plus de quarante ans et leader historique de l’opposition, est mort mercredi 15 octobre à 80 ans d’un arrêt cardiaque dans le sud de l’Inde. Transporté à l’hôpital, il y a été déclaré décédé.