Au Togo, le gouvernement a lancé une vaste opération pour récupérer ses réserves administratives illégalement occupées par les populations. À quelques jours de l’expiration du délai d’un an accordé aux occupants pour libérer les lieux, l’État multiplie les mesures pour protéger ses propriétés.
À Lomé, des panneaux géants ont fait leur apparition ces derniers jours devant certaines maisons, immeubles et même des lieux de culte. Selon les autorités, cette initiative vise à sécuriser les domaines publics.
La situation génère déjà des tensions entre les occupants et les structures étatiques, tandis que la peur gagne de nombreuses familles. Après le 19 novembre 2025, les autorités togolaises procéderont-elles au déguerpissement de tous les occupants des réserves administratives ? La question reste posée, mais pour l’heure, le dialogue semble s’instaurer entre les deux parties.
Dans un communiqué, le ministre de l’Administration territoriale, de la Gouvernance locale et des Affaires coutumières, Hodabalo Awaté, a invité les communes concernées à créer des cellules techniques chargées d’examiner les dossiers des occupants. Les dépôts de pièces justificatives (arrêtés, baux, contrats ou plans cadastraux) seront bientôt ouverts, selon des modalités qui seront précisées par chaque mairie.
Il est important de rappeler que les réserves administratives, désignées comme domaines de l’État, sont réservées à l’accueil de services publics et d’infrastructures d’intérêt général. Conformément à l’article 517 de la loi n° 2018-005 du 14 juin 2018 portant code foncier et domanial, ces biens immeubles de l’État sont inaliénables, imprescriptibles et insaisissables. Par conséquent, ces terrains et immeubles ne peuvent être appropriés par des particuliers, et aucune revendication privée n’est légalement recevable.
Pour rappel, une étude indique que 68 % des domaines appartenant à l’État sont occupés illégalement sur l’ensemble du territoire du District Autonome du Grand Lomé.
