La capitale française, Paris, a accueilli jeudi 30 octobre 2025, une conférence de soutien à la paix dans la région des Grands Lacs, initiée par la France et le Togo. L’objectif est de mobiliser la communauté internationale face à l’urgence humanitaire à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
À l’issue des débats, le président français Emmanuel Macron a annoncé une aide internationale dépassant 1,5 milliard d’euros, intégrée au plan de réponse humanitaire des Nations Unies. Il a promis la réouverture imminente de l’aéroport de Goma pour des vols humanitaires, ainsi que des couloirs sécurisés pour acheminer l’aide.
De son coté, Faure Gnassingbé, médiateur de l’Union Africaine (UA) pour la crise à l’Est de la RDC, a partagé son réflexion autour de trois axes stratégiques, centrés sur une réponse durable, africaine et orientée développement. Pour refonder l’aider humanitaire, Faure Gnassingbé plaide pour un modèle tourné vers la reconstruction, l’autonomie communautaire et le co-financement africain.
« L’aide doit devenir un fonds pour le développement. L’Afrique doit co-financer ses programmes, par dignité et efficacité », a-t-il insisté, appelant à une sortie de crise efficace via l’appropriation locale.
Faure Gnassingbé exige que l’UA et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs pilotent la coordination, la planification et le suivi. « La gouvernance doit être africaine pour plus de transparence et d’efficacité, évitant les chevauchements et les enjeux de pouvoir », a-t-il ajouté. L’aide doit soulager sans créer de dépendance, stabiliser sans figer les rapports de force, et renforcer la souveraineté nationale via un contrôle africain accru.
Dans ses réflexions, le médiateur de l’Union Africaine dénonce la contrebande minière, le commerce illégal des ressources et l’exploitation informelle, qui financent la violence. « Dans l’Est de la RDC, l’économie de guerre entretient le conflit. Rendons chaque ressource traçable, intégrons les communautés dans des chaînes légales et priorisons la transformation locale », a-t-il affirmé. Il prône une paix fondée sur la justice économique, la rupture avec l’exploitation illégale et la réparation des territoires meurtris.
Pour finir, Faure Gnassingbé voit cette crise comme un test moral et politique. « Transformons la compassion en solutions durables, la solidarité en autonomie, et l’aide en instrument de souveraineté. C’est l’esprit d’une solidarité africaine, efficace et prospère », a-t-il déclaré.
La conférence de Paris marque un tournant vers une réponse intégrée, où l’Afrique prend les rênes pour une paix durable.