Le Président de la République française, Emmanuel Macron, a présenté ce lundi, lors de la Conférence annuelle des ambassadrices et ambassadeurs, les grandes orientations de la politique étrangère française pour l’année 2025. À cette occasion, il a également abordé les enjeux de sécurité et la coopération militaire entre la France et les pays africains.
« La France a eu raison d’intervenir militairement en Afrique contre le terrorisme depuis 2013, mais les dirigeants africains ont oublié de nous dire merci », a déclaré Emmanuel Macron, estimant qu’aucun d’entre eux ne gérerait un pays souverain sans cette intervention.
Et le président français de poursuivre :
« La France n’est pas en recul en Afrique,elle est simplement lucide, elle se réorganise. On a choisi de bouger en Afrique parce qu’il fallait bouger. On est parti parce qu’il y a eu des coups d’Etat, parce qu’on était là à la demande d’Etats souverains qui avaient demandé à la France de venir. La France n’y avait plus sa place parce que nous ne sommes pas les supplétifs de putschistes. Et que le dialogue avec l’Afrique ne peut pas être l’otage d’un panafricanisme de bon aloi, contemporain, qui utilise en quelque sorte un discours postcolonial ».
La France a mené une intervention militaire au Sahel pendant dix ans, visant à combattre les groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l’organisation État islamique. Cette présence s’est matérialisée à travers les opérations « Serval » (2013-2014) et « Barkhane » (2014-2022). Ce déploiement a coûté la vie à cinquante-huit soldats français.
Cependant, entre 2022 et 2023, la France a dû retirer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger, à la suite de l’arrivée au pouvoir de juntes militaires dans ces pays. Ces régimes ont choisi de se rapprocher de la Russie, précipitant la fin de la présence française dans la région.