Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante de la RDC, est désormais visé par un mandat d’arrêt international. La Cour militaire de Kinshasa/Gombe a ordonné, ce mercredi 5 février 2025, son arrestation où qu’il se trouve et sa remise aux autorités compétentes.
Il est accusé d’être impliqué dans les massacres perpétrés par ses alliés du groupe armé M23 dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Ce n’est pas la première fois que la justice congolaise s’attaque à lui. En août 2024, il avait été condamné à la peine de mort pour sa participation présumée à la rébellion du M23, une sentence accompagnée de la confiscation de ses biens au profit de l’État congolais.
À la tête de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), un mouvement politico-militaire fondé fin 2023 à Nairobi, Corneille Nangaa reste une figure controversée de la scène politique congolaise. Autrefois proche du président Félix Tshisekedi avant de devenir son opposant, il a publiquement menacé de marcher sur Kinshasa, affirmant vouloir corriger « l’erreur » qu’il aurait lui-même facilitée lorsqu’il dirigeait la Céni.
Pendant ce temps, la situation sécuritaire en RDC demeure critique. Après la chute de Goma, le M23 continue son avancée dans le Sud-Kivu. Cependant, face à la crise humanitaire grandissante, les rebelles ont annoncé un cessez-le-feu à partir du 3 février. Une décision qui divise la population de Goma, où les avis sont partagés quant à la sincérité de cette trêve.
La semaine dernière, le M23 a pris le contrôle de Goma, une ville stratégique de l’est de la RDC comptant près de deux millions d’habitants, après une offensive éclair contre les forces armées congolaises et leurs alliés.
D’après les Nations unies et les autorités congolaises, les affrontements ont fait au moins 700 morts et environ 3 000 blessés dans la ville.
Composé en grande partie de combattants issus de l’ethnie tutsie, le M23 revendique une lutte pour la reconnaissance des droits des minorités. De son côté, le gouvernement congolais accuse les rebelles d’être soutenus par le Rwanda et de chercher à s’emparer des immenses richesses minières de l’est du pays.