Au Soudan du Sud, le vice-président de la République a Riek Machar, a été arrêté mercredi 26 mars 2025 par les forces du chef de l’État, Salva Kiir. Son arrestation intervient après une journée marquée par des tirs d’artillerie près de la capitale Juba.
Selon un communiqué du parti de Riek Machar, un convoi de véhicules lourdement armés conduit par le ministre de la Défense et chef de la sécurité nationale a pénétré de force dans la résidence du vice-président.
La formation politique dit condamner fermement les actes inconstitutionnels commis par le ministre de la Défense et le chef de la sécurité nationale à l’encontre du premier vice-président. Ses gardes du corps ont été désarmés et un mandat lui a été délivré, pour des accusations obscures, a t-elle précisé.
Depuis février 2025, plus de 20 alliés politiques et militaires de Riek Machar ont été arrêtés, plusieurs d’entre eux étant détenus au secret. La branche armée du parti de Riek Machar a accusé les forces fédérales du président Salva Kiir d’avoir attaqué deux de ses centres d’entraînement aux portes de Juba, mardi et mercredi. Un porte-parole de cette aile militaire, l’Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition (SPLA-IO), a qualifié mercredi ces attaques de terroristes et a exhorté la communauté internationale à agir.
Ces attaques n’ont pas été confirmées par l’armée de Salva Kiir, les Forces de défense du peuple du Soudan du Sud (SSPDF), qui ont toutefois accusé les forces de Reik Machar de “manœuvres agressives”.
Le chef de la Missiob des nations unies au Soudan du Sud (Minuss) avait déjà dénoncé lundi 24 mars des attaques indiscriminées contre les civils, en particulier des bombardements aériens avec des engins contenant un liquide hautement inflammable.
Mercredi soir, il a appelé les deux camps à faire avancer le pays vers la paix, le redressement et la démocratie dans l’esprit du consensus qui avait été atteint en 2018.
Le Soudan du Sud est en proie à une instabilité chronique après une sanglante guerre civile entre les forces de Salva Kiir et Riek Machar. Elle a fait 400 000 morts et 4 millions de déplacés entre 2013 et 2018. Les deux factions étaient parvenus à un accord de paix en 2018.
