Au Togo, le phénomène d’abus sexuels sur mineur prend une proportion inquiétante. En 2022, 8000 cas ont été enregistrés provoquant des grossesses précoces en milieu scolaire. Un inventaire du centre Kékéli de Lomé souligne que de 2006 à 2012, 113 cas d’abus sexuels ont été traités. Depuis 2010, le centre enregistre en moyenne 100 cas par an.
La situation interpelle plus d’un et a fait objet d’un café littéraire tenu samedi 02 mars 2024 à Lomé. Psychologue, juriste, éditeur et acteur de la société civile ont mené le débat autour du livre ‘’les martyrs du tabou’’ de l’auteur Folikoe Koulihouen. La rencontre avait pour objectif d’attirer l’attention du public togolais sur le fléau, qui est d’actualité.
« Quand on parle d’abus sexuels, c’est proche de nous. Nous avons voulu informer le public sur tout le mécanisme. C’est-à-dire de la prévention à la réaction, de la réaction au suivi et l’œuvre reste un point focal pour nous dans cette démarche. Les sensibilisations ne doivent pas rester dans les mots, mais doivent aller aux actes», a confié l’écrivain.
L’initiative vient attirer une fois encore attirer l’attention des autorités, afin d’intensifier les moyens de lutte contre le fléau d’abus sexuels malgré des dispositions déjà mises en place.
« L’Etat togolais reste engagé en mettant en place un centre d’accueil pour les femmes violées, ainsi qu’un numéro vert le 1011 en cas de violences sexuelles, entre autres. Cet engagement est ressenti mais ce qu’on aimerait beaucoup plus avoir c’est qu’on mette beaucoup plus en place des organes ou que l’on créé des organisations de la société civile qui vont véritablement s’occuper de la propagande de ces messages afin que beaucoup plus de personnes en soient touchées et conscientes parce que le mal perdure », a déclaré christelle Pocanam, juriste et une des panélistes au café littéraire.
L’éducation sexuelle depuis la cellule familiale et la rupture du silence des victimes sont des pistes proposées par les panélistes pour mettre fin au phénomène d’abus sexuels.