Le procureur de la République, Talaka Mawama, a mis en garde vendredi contre les dangers liés à un usage irresponsable des réseaux sociaux. Lors d’une conférence de presse, il a souligné leur rôle essentiel dans la vie quotidienne et professionnelle, tout en pointant du doigt leurs dérives préoccupantes.
Il a dénoncé la prolifération de discours haineux, de désinformation, d’atteintes à la vie privée, ainsi que d’appels à la violence ou à la discrimination, qui menacent la cohésion sociale et constituent des infractions pénales graves.
« La liberté d’expression, bien que garantie par la loi, ne peut justifier des actes comme l’injure, la diffamation ou la diffusion de contenus illicites. Publier, partager, commenter ou même « liker » un contenu illégal peut entraîner des poursuites judiciaires, y compris pour complicité », a-t-il précisé.
Le procureur de la République Talaka Mawama a appelé les citoyens à signaler tout contenu illicite, réaffirmant l’engagement du ministère public à faire respecter la loi pour préserver l’ordre social et protéger l’État des dérives numériques.
La régulation des réseaux sociaux est un enjeu majeur en Afrique de l’Ouest,. Des pays comme le Ghana, le Nigeria, le Bénin ou le Sénégal ont adopté des mesures pour encadrer les contenus jugés dangereux. Si les autorités invoquent souvent la lutte contre la désinformation, les oppositions y voient une tentative de restreindre l’espace civique.
Au Togo, les récentes mobilisations en ligne, marquées par des rumeurs, fausses informations et discours à caractère ethnique, alimentent les préoccupations du pouvoir.
Le discours du procureur reflète une volonté d’établir des limites, mais suscite aussi des interrogations sur un possible usage de la justice à des fins de contrôle politique, en plus de son rôle de garant de l’ordre public.