La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a approuvé, lors d’un sommet tenu dimanche à Abuja, la mise en place d’un tribunal spécial destiné à juger les crimes perpétrés en Gambie entre 1994 et 2017 sous l’ex-dictateur Yahya Jammeh. Ce dernier vit en exil en Guinée équatoriale depuis sa chute en 2017, a annoncé le ministère de la Justice gambien.
Dans un communiqué, le ministère précise que « cette décision permet également l’adoption des statuts du tribunal, qui garantiront justice et responsabilité pour les graves violations des droits de l’homme commises entre juillet 1994 et janvier 2017 », période durant laquelle Yahya Jammeh a dirigé ce petit pays ouest-africain.
La Gambie fait face à un défi majeur : rendre justice pour les nombreuses exactions perpétrées sous les 22 années de règne autoritaire de Jammeh. Jusqu’à présent, les rares procès liés à ces crimes ont eu lieu hors du territoire gambien.
En 2022, le gouvernement a adopté les recommandations d’une commission d’enquête chargée d’examiner les atrocités commises sous le régime de Jammeh. Parmi ces recommandations figure la poursuite judiciaire de 70 personnes, dont Yahya Jammeh lui-même, contraint à l’exil après sa défaite à l’élection présidentielle de décembre 2016 face à l’actuel président, Adama Barrow.
En février 2023, les autorités gambiennes avaient annoncé travailler avec la CEDEAO pour établir ce tribunal, désormais officiellement approuvé, qui devra se pencher sur les crimes commis durant les deux décennies de règne de l’ancien dirigeant.