Devant le Parlement réuni en Congrès ce mardi le Président du Conseil Faure Gnassingbé a dévoilé la politique devant conduire les actions du gouvernement. Le Chef du gouvernement a structuré son discours de politique générale autour de trois axes : protéger, rassembler, transformer.
–Protéger
Face à un environnement régional instable, la priorité absolue reste la sécurité des Togolais. Menaces terroristes, chocs climatiques, crises économiques : le gouvernement se donne pour mission première de garantir la sécurité des personnes, la stabilité des institutions et la paix sociale. L’approche sera globale : Sécurité de proximité et renforcement de la résilience communautaire, Développement accéléré des zones les plus vulnérables, notamment dans le Nord,
Diplomatie active pour la paix et l’intégration régionale.
« La voix du Togo portera pour la paix, pour un panafricanisme moderne et pour des partenariats stratégiques », a-t-il déclaré. Le pays entend consolider son rôle de médiateur crédible sur le continent tout en mobilisant sa diaspora et ses partenaires économiques.
-Rassembler
La Ve République doit devenir, selon les mots du Premier ministre, « une République d’équité ». Cela signifie gouverner pour tous, sans distinction de région ni d’origine. Concrètement : Réduire les inégalités territoriales, Renforcer la décentralisation et donner plus de moyens aux collectivités locales, Garantir, où que l’on vive (Lomé, Dapaong, Kpalimé ou Aného), l’accès effectif à l’eau potable, à l’éducation, à la santé, à l’électricité et au numérique. L’État ne pourra pas tout faire seul ; il doit « faire confiance aux acteurs locaux, les soutenir et les accompagner ».
Le Premier ministre a également tendu la main à l’opposition :
« La démocratie ne vit pas du monologue, elle s’enrichit du débat. Débattre sans se déchirer, critiquer sans dénigrer, proposer sans exclure. » Un appel clair à une compétition politique plus apaisée et plus responsable.
-Transformer
Le troisième axe vise un changement d’échelle du développement. Le chef du gouvernement n’élude pas les difficultés (crise climatique, insécurité régionale, baisse de l’aide internationale), mais insiste sur les atouts du Togo : croissance solide, cadre macroéconomique sain, résilience avérée. Le gouvernement concentrera ses efforts sur dix chantiers prioritaires pour obtenir des résultats tangibles : éducation, santé, eau et électricité, emploi des jeunes, inclusion financière, justice, digitalisation…
« L’inclusion ne sera pas un slogan, mais une méthode », a-t-il martelé.
La justice occupe une place centrale. Modernisation du système judiciaire, renforcement des moyens des tribunaux, accélération et prévisibilité des décisions : autant de conditions nécessaires à la confiance, à l’investissement et à l’esprit d’entreprise.
Des mesures de grâce ciblées seront examinées pour certains détenus (longues détentions, délits mineurs, personnes âgées ou gravement malades), mais avec une limite ferme : aucune indulgence pour les crimes de sang ou les atteintes graves à la vie humaine.
Un gouvernement jugé sur les résultats
« Je veux que ce mandat soit jugé non sur ses intentions, mais sur ses résultats. Le gouvernement que j’ai l’honneur de diriger sera un gouvernement d’action. »
En conclusion, le Premier ministre a appelé les parlementaires – et au-delà toute la classe politique – à une mobilisation collective :
« La République est entre nos mains. La réforme de nos institutions n’a de sens que si elle améliore concrètement la vie de nos concitoyens. Ensemble, nous allons écrire la suite. »
Une feuille de route claire, ambitieuse et résolument tournée vers le concret : faire du Togo une République plus forte et plus juste.